Nous vous emmenons (re)découvrir les belles expositions de l’été par le biais d’une œuvre, une seule. Notre coup de cœur. Aujourd’hui, zoom sur l’une des 47 «gueules cassées» du sculpteur et céramiste lillois Jean Delobaux, exposées au fort du Vert-Galant, à Wambrechies.
L’expo. Toutes les fins de semaine de l’été et du début d’automne, le fort wambrecitain, ses casemates, ses remparts de brique et sa végétation débridée accueillent le cru 2014 de l’exposition internationale d’Human Art’s World, intitulée « Du chaos à la paix ». La Grande Guerre dans le regard d’artistes européens et africains, essentiellement.
L’œuvre. Les têtes de Jean Delobaux ont été cuites à mille degrés, elles semblent parfois intactes et ne livrent leur horreur qu’au deuxième abord. Gueules cassées, broyées, balafrées, cognées de bleu azur, de rouge et du brun pourrissant de la terre.
Pourquoi on l’a choisie. On a retenu cette gueule cassée parce qu’elle porte toute la dévastation inouïe de la guerre. Le visage semble emporté par une marée infernale, le souffle des explosions s’y lit, et, dans le regard, l’effroi et la stupéfaction du soldat. Son casque est devenu bonnet dérisoire, il est déjà autre, étrange, surréaliste et presque poétique, ce qui est peut-être le seul moyen de le regarder bien en face.
Jusqu’au 12 octobre inclus, les vendredis, samedis et dimanches, de 14 h à 19 h, au fort du Vert-Galant, à Wambrechies. 3 € ; gratuit pour les moins de 18 ans.